Dimanche 6 août 1944, André DELMAS du village de Parlan, alors âgé de 15 ans, se souvient
Environ une quarantaine d’hommes du F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur) était déjà installée et avait construit 6 à 7 cabanes en bois couvertes de branchages pour se mettre à l’abri sur ce terrain situé en surplomb de la route, au bois de La Gravasse. Ils se nourrissaient à midi dans les fermes de Parlan, l’école servait de dépôt et garage.
Dimanche 6 août 1944, jour de fête au Pont de Grandfuel, une colonne de soldats Allemands venant d’Albi, tombait sur une embuscade au Moulin de Clary, puis se dirigeait vers Rodez. Mais au niveau de la carrière de Parlan, ils étaient arrêtés à nouveau par le maquis.
Le maquis avait fabriqué une guérite en pierre non loin du rocher (elle existe encore) pour y installer une mitrailleuse. Il avait mis une dynamite pour faire exploser le rocher surplombant la route et avait lancé des grenades sur un camion de soldats allemands. La colonne motorisée située en avant avait reçu des balles.
Les habitants de Parlan, entendant des bruits de canon ou de grenade dans la vallée, essayaient de se mettre à l’abri car les balles sifflaient au-dessus du village. Paul MALET disait aux enfants du village de se cacher : « surtout ne restez pas là »…
Un jeune ouvrier agricole menait les vaches au pré au bord du Viaur lorsque les allemands lui tiraient dessus, mais par chance n’avait pas été atteint.
Voyant l’arrivée de tous ces soldats allemands, le maquis impuissant abandonnait.
Les allemands avaient tué sur le passage trois maquis et ensuite deux civils :
- Paul MALET
- Jean ROUVIER
- Maurice JAU, découvert un mois après de l’autre côté du Viaur par un habitant de Comps-La-Grandville
- Fernand RAYNAL de la Primaube
- Henri THOUMAS Ingénieur des Ponts et Chaussées.
Mardi 8 août 1944, les agriculteurs dépiquaient ce jour-là au village. Le patron de la batteuse actionnait la machine à vapeur qui se mettait à siffler. Alors tout le monde partait pour se réfugier. Les habitants se cachaient comme ils pouvaient dans les taillis…
Les Allemands fouillaient toutes les maisons du village, cherchaient le maquis, prenaient de la nourriture et tout ce qu’ils voulaient. Ils rentraient dans la maison ROUS et lui cassaient le fusil.
Mais la machine à vapeur sifflait à nouveau, alors les Allemands prenaient peur et abandonnaient tout.
Ensuite, les Allemands se rendaient dans la cour de l’école et prenaient en otage :
- Ernest ROUS
- Paul LAUR
- un espagnol nommé «Antoine», ouvrier agricole.
Ces trois hommes alignés contre le mur du jardin de l’école étaient prêts pour la mort.
Les Allemands avaient repéré une voiture sous le préau et voulaient s’en servir pour emmener ces trois otages à Sainte-Radegonde. Mais fort heureusement la voiture n’avait pas pu démarrer.
Par représailles, les Allemands mettaient le feu à l’école de Parlan où quelques munitions du maquis y étaient stockées. De cet incendie se dégageait une épaisse fumée noire en raison de la présence d’un gros bidon de carburant.
Les Allemands sont ensuite repartis avec leur convoi.
Plus tard, à la fin de la guerre, sur proposition du curé RIEUCAU et de l’instituteur FRAYSSE de Magrin, une stèle fut posée et inaugurée par la paroisse de Magrin en mémoire des hommes tombés assassinés par les Allemands.